Le regard intense que vous posez sur moi

 

 

La pièce est un seul en scène. Le personnage, comédien né dans les années 80 et biberonné à la TV, cherche à briller et à se mettre en avant pour cacher ses fragilités et son besoin maladif d'être aimé.

Elle s'ouvre sur une rediffusion d’un jeu TV dans lequel le personnage est candidat. Il est un candidat sûr de lui, archétype des produits télévisuels au sourire bright et forcé. Il parle avec assurance de son travail de comédien, et en profite pour adresser un mot d'amour à sa mère qui le regarde sans doute à travers son poste de TV .

Les questions fusent, les rires sont mécaniques et la lumière artificielle.

Le même protagoniste arrive sur scène ; il est vêtu de la même manière que dans ce jeu. La frontière entre la réalité et la fiction commence de s'effriter : avons nous affaire à Quentin comédien du jeu TV de France 2 ou Quentin le metteur en scène de la pièce ?

S'en suit alors le moment des justifications. Mauvais perdant, il cherche à se justifier sur les raisons qui l'ont fait perdre : questions trop difficiles, favoritisme, stress...Au fil de ses justifications bancales, Quentin prend la scène pour en faire une tribune à son effigie : il cherche à montrer ce dont il est capable. Comédien sans travail, clown triste post-Covid, il tente de démontrer qu'il est bel et bien un artiste professionnel en prenant le public à parti.

Mais cette prestation vouée à l'échec n'est qu'une façade. En filigrane, Quentin nous parle de sa peur du rejet, de son désir d'être aimé et par dessus tout, de sa relation à sa mère.

Il l'aime tout autant qu'il la déteste, figure omniprésente de sa vie, tantôt héroïne combattante ou victime pathétique, mortifère et mortifiée.Cette mère qui par son éducation a participé à façonner ses traits, cette relation qui est constitutive de sa relation à lui-même et aux autres.

Car finalement, c'est de ça dont il s'agit : Quentin nous parle de lui et de sa mère et à travers eux, de notre relation à nous même et au monde qui nous entoure : dans un monde où l'indépendance est érigée en force, le besoin d’amour rendrait-il faible ? 

 

Conception, jeu & mise en scène : Quentin Ellias

Dramaturgie : Colyne Morange

Regard extérieur : Clément Pascaud

Jeu : Quentin Ellias

Administration: Monique Séné

Production : Anne-Lise Maroul

 

CREATION 25-26

 

Soutenu par le TU-Nantes scène jeune création et émergence, le Volapük-Tours en résidence VPK, et le Centquatre-Paris dans le cadre de la résidence d'essai